Quand la nuit devient jour
Sophie Jomain
(Genre : Contemporain)
Editions : J’ai Lu
Prix : 6,70€ (Partenariat)
Date
de parution française : 10 janvier 2018
Résumé :
« On m’a demandé un jour de définir ma douleur. Je sais dire ce que je
ressens lorsque je m’enfonce une épine dans le pied, décrire l’échauffement d’une
brûlure, parler des nœuds dans mon estomac quand j’ai trop mangé, de l’élancement
lancinant d’une carie, mais je suis incapable d’expliquer ce qui me ronge de l’intérieur
et qui me fait mal au-delà de toute souffrance que je connais déjà. La
dépression. Ma faiblesse. Le combat que je mène contre moi-même est sans fin,
et personne n’est en mesure de m’aider. Dieu, la science, la médecine, même l’amour
des miens a échoué. Ils m’ont perdue. Sans doute depuis le début. J’ai
vingt-neuf ans, je m’appelle Camille, je suis franco-belge, et je vais mourir
dans trois mois. Le 6 avril 2016. »
Sophie Jomain s’est peu à peu fait une
place dans le monde de la littérature francophone. J’ai pu la découvrir avec le
tome 1 de sa série Les étoiles de Noss
Head. Puis avec Felicity Atcock
une saga avec une héroïne forte et barrée. Ici, avec Quand la nuit devient jour, Sophie écrit un roman contemporain fort
et douloureux. Il traite d’un sujet encore tabou dans notre société : l’euthanasie.
Dire que j’ai adoré ce roman serait bizarre par rapport au thème. Je peux vous
dire que j’ai pris un coup de poing dans le ventre au fil de ma lecture.
Le prologue d’une vingtaine de pages est
déjà super dur à lire. On fait la connaissance Camille, de sa vie en tant qu’enfant
jusqu’à l’âge adulte. On nous prend en pleine face ce qu’elle a vécu, ses
traumatismes, ses pensées sévères envers elle-même… ça peut être choquant mais
quand on est mal dans sa peau à ce point on ne sait pas comment on réagirait.
Je me suis de suite attaché à elle et à ce qu’elle vivait. On a beau se dire qu’elle
va essayer de s’en sortir, mais non… c’est toujours pour retomber. Cette
douleur de vivre qu’elle ressent en elle m’a fait mal au cœur. On est derrière
elle mais à cause de ce prologue, on sait que Camille a déjà pris sa décision.
Elle veut mourir.
L’écriture de Sophie Jomain est brute et
forte. Elle secoue son lecteur jusqu’à le faire vaciller… et pleurer. Parce qu’on
en veut aux gens qui ne comprennent pas Camille. Notamment ses parents qui n’acceptent
pas son choix. C’est normal dans un sens, mais par ailleurs, il faut prendre le
temps d’écouter son enfant. On va suivre Camille dans le centre qu’elle intègre
pour se faire euthanasier quelques mois plus tard. Comment les médecins, et
plus spécialement Marc, vont faire pour alléger ses souffrances jusqu’au jour
J.
J’ai trouvé l’histoire très réaliste. Et
c’est normal puisque Sophie Jomain s’est renseignée pour écrire ce livre. Le
travail de recherche est phénoménal et bien retranscrit : bravo ! On
va donc suivre Camille dans ce quotidien : suivre ses bons moments comme
ceux difficile ou plus terribles. C’est un livre qu’on ne parvient pas à lâcher
malgré le fait qu’il soit si dur. On a toujours une lueur d’espoir, une petite
lumière qui aimerait bien s’allumer afin que Camille… reste des nôtres.
Traiter d’un sujet tel que l’euthanasie
n’est pas une chose facile. Pourtant, Sophie Jomain l’a fait avec une
délicatesse et une force qui se mêlent bien. Comme le dit la 4e de
couverture, on accepte que Camille veuille mourir. Et ceux se mettant en
travers de son chemin ne pourraient de toute façon pas la détourner de son but.
D’autres sujets sont aussi liés à ce roman comme les différentes maladies
psychiques et physiques que Camille s’inflige. Cela permet aussi d’alerter et c’est
intelligent.
Je n’en dirais pas plus sur ce roman. J’ai
redécouvert Sophie Jomain avec ce texte et je continuerai à la suivre dans les
romans contemporains. Sa plume sincère nous touche et nous emporte dans son
histoire jusqu’à la dernière page. Autant vous dire d’ailleurs que l’épilogue
est vraiment horrible. J’ai détesté l’auteur pour ça… Je ne m’y attendais pas
du tout et pourtant, j’ai réussi à être surpris. Quand on y pense, c’est aussi
logique une telle fin. Chaque débat possède une partie pour et une partie
contre donc…
Ma
note : 9/10.
Merci aux éditions J’ai Lu pour ce
partenariat !