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vendredi 1 mars 2013

Chronique : Plus fort que la haine de Tim Guénard


Plus fort que la haine de Tim Guénard. (Genre : Témoignage).

Editions : J’ai Lu
Prix : 4,80€ (Emprunt Famille)
Année de parution originale : 2000

   .Résumé : Tim est une « mauvaise graine ». Abandonné par sa mère et battu à mort par son père, il devient à cinq ans un enfant de l’Assistance. De familles d’accueil en maisons de correction, de brutalités en humiliations, il apprend la violence et la haine. Pourtant, son immense soif de liberté et d’amour l’entrainera dans les rues de Paris, au hasard des rencontres, à la recherche d’une humanité perdue et d’un accès au bonheur… Poignant témoignage d’une enfance dévastée, cet ouvrage est aussi un magnifique éloge de l’amour, du pardon et de la vie.


  .Un premier témoignage pour ma part, qui fût une bonne découverte. J’avais quelques appréhensions face à ce genre de lecture, comme on peut en avoir quand on est dans l’inconnu. J’avais peur que le style soit impersonnel, que je ne puisse pas m’attacher à une histoire vraie. Mais c’est tout l’inverse qui s’est produit et j’en suis ravie. La couverture du livre est simple, mais efficace. Elle m’a beaucoup fait réfléchir et je me suis demandé, comment on pouvait faire du mal à un enfant qui ne demande qu’à être aimé par ses parents.

  .Tim est une personne que la vie n’a pas épargnée ! Depuis son enfance le monde autour de lui s’écroule comme si sa propre famille n’avait jamais voulu de lui. Il a été abandonné par sa mère, attaché à un poteau le long de la route. Son père et sa belle-mère, après l’avoir recueilli l’ont battu jusqu’à ce que ses os soient fracturés. Ils lui ont fait vivre un enfer en le faisant dormir dehors dans la niche du chien, et en le poussant dans les escaliers de la cave. Puis il ira à l’hôpital et il dénoncera ses « parents » à l’assistante sociale. En étant placé dans une autre famille, on ne peut qu’espérer qu’il s’en sorte et qu’il connaisse le bonheur d’être aimé. Mais malheureusement les galères s’enchaînent, c’est comme si cet enfant avait sur lui une malédiction, que la joie pour lui n’existait pas. Après avoir connu un temps l’affection et la tendresse qu’il avait besoin dans une famille d’agriculteur, il sera placé en maison de correction puis s’en échappera et se retrouvera confronté à lui-même, aux horreurs de la rue et à la grande ville de Paris.

  .Cet enfant se forgera un caractère, que les autres enfants de son âge ne sont pas censés avoir. Il s’endurcira et se confrontera à l’autorité qu’il n’a jamais eu, du moins pas de la bonne manière. A Paris la chance ne va pas lui sourire, il sera embrigadé dans des choses auxquelles je n’aurai jamais pensé. Il souffrira, sera souillé, traité de tous les noms, se révoltera, fera affaire avec des gens malhonnêtes, gagnera de l’argent de manière officieuse. Bref, on ne peut qu’être choqué par tout ce qu’un enfant se son âge a subit et fait. Il faut une véritable force psychique. Tim essaie d’aller toujours de l’avant, en espérant toujours tomber sur quelqu’un de bon, de droit et d’honnête. Et c’est ce que j’ai trouvé grandiose chez lui, il ne cessera jamais de croire, de croire en son bonheur et en une vie meilleure.

   .Tim va véritablement grandir et apprendre des erreurs qu’il a pu commettre étant petit. Il évoluera et mûrira d’une façon inimaginable. La force qu’il s’est trouvé est un combat de tous les jours, pour essayer de devenir quelqu’un de meilleur et de plus juste. Un peu après le milieu du roman, la vie de Tim commence à s’améliorer parce qu’il peut, comme les honnêtes gens, gagner sa vie après de multiples épreuves. J’ai trouvé que le roman était découpé en trois phases : la 1ère phase est celle de l’ignorance et du fait qu’il ne peut que subir tout ce qu’on lui inflige malgré son âge et ses multiples rébellions. La 2ème phase est celle de la haine envers le genre humain et contre les méfaits de ce monde. Tim découvrira une haine enfoui, une haine contre son père plus particulièrement. Une haine qu’il tentera de maîtriser et d’utiliser à bon escient. Enfin, la 3ème phase et surement la plus émouvante est celle du pardon. Tim malgré tout ce qu’il a subit et après un long cheminement de l’apprentissage de la vie, réussira à pardonner à toutes ces personnes qui lui ont causé du tort et qui lui ont fait du mal. Il apprendra un métier, découvrira la vie religieuse et surtout l’amour… La volonté est aussi au centre de ce roman. Tim essaiera par sa volonté d’enterrer ses vieux démons et de devenir un Homme, quelqu’un de bien mais cet apprentissage sera semé de doutes. Il est difficile d’ensevelir ses vieux démons au plus profond de son être. Doit-on obligatoirement reproduire ce que nous avons subit quand nous étions jeunes ?

  .Je ne vais pas vous en dire plus et vous laisser dans le doute concernant la fin. Tim réussira-t-il à pardonner à son père, le véritable auteur de tous les supplices subits ? Ce livre fait beaucoup réfléchir sur notre propre vie. Je me suis dit que j’avais vraiment de la chance d’avoir des parents qui m’aiment et qui m’encourage dans les choix que je peux faire. Il nous fait aussi réfléchir sur la vie, sur ses choix, ses décisions, ses contraintes. Tim Guénard ne se dit pas écrivain, mais j’ai trouvé que c’était très bien écrit. Il réussi à nous faire transparaitre ses émotions à travers ce qu’il a vécu et c’est ce qui compte. C’est le but d’un témoignage. Nous faire réfléchir et nous inculquer des valeurs, celles qui nous manquent véritablement.

.Ma note : 7,5/10 sur Livraddict.

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