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mercredi 25 novembre 2015

Chronique : Barbe bleue d'Amélie Nothomb


Barbe Bleue d’Amélie Nothomb. (Genre : Contemporain).

Editions : Le livre de poche
Prix : 5,10€
Année de parution originale : 2012

  Résumé : « La colocataire est la femme idéale », Amélie Nothomb.


  Quand mon binôme Guillaume a décidé de me faire sortir de ma PAL un Amélie Nothomb, j’avoue que j’ai été sceptique. J’ai toujours eu peur de tenter les livres de cette auteure. Peur du style, des histoires peut-être un peu folles. Peur de ne pas apprécier tout simplement. Si j’ai bien compris, soit on aime, soit on déteste. La couverture du livre est très spéciale, comme tous les livres d’Amélie Nothomb en soit. Bon, le résumé ne dit rien de l’histoire mais je savais que c’était un remake du conte « Barbe bleue ». Du coup je me suis lancé et j’ai apprécié… mais sans plus.

  Quand on débute l’histoire, on rentre très vite dans le vif du sujet. Des femmes qui se pressent à un entretien pour décrocher une colocation avec un homme mystérieux. Un homme qui selon les rumeurs a fait disparaître les femmes avec qui il a partagé son appartement. Mais Saturnine, petite belge travaillant à Paris n’a pas peur des rumeurs… et encore moins de l’homme en question. Bien sur, elle va décrocher la colocation et la relation avec Don Elemirio va commencer.

  Si les personnages sont sympathiques, le manque d’approfondissement les concernant ne permet pas au lecteur de s’y identifier. Saturnine est une personne ayant un caractère fort, prête à découvrir ce que sont devenues les précédentes colocataires de son hôte. Elle se laisse aller avec Don Elemirio mais dans la limite du raisonnable. Elle n’a pas peur de lui et de sa réputation. C’est d’ailleurs grâce à ça qu’elle résiste à l’attraction d’un homme aux qualités multiples. Parce que Don Elemirio est une personne assez bizarre. Il n’est pas sorti de chez lui depuis 20 ans, il voue une passion incommensurable à l’or et au jaune, et dès qu’une femme à un point commun avec lui il en tombe fou amoureux. Et avec Saturnine dès le 2ème soir, l’amour se présente à sa porte. La relation qu’ils vont entretenir est assez malsaine et bizarre. Saturnine sait que Don Elemirio a éliminé ses anciennes colocataires mais elle reste pour mener l’enquête.

  Le rythme est très bon. En même temps, le livre fait 125 pages. On a toujours cette curiosité, ce plaisir un peu malsain à vouloir connaître comment et pourquoi les femmes ont disparu. Beaucoup de dialogues, le rythme est incisif et percutant. Amélie Nothomb sait donner de l’allure et une cadence à son roman. Et puis ce mystère qui plane, on échafaude toutes les hypothèses possibles et inimaginables. Bref, on se prend au jeu de se glisser dans la tête de Saturnine pour voir sa vision des choses. Je pense cependant que le point de vue de Don Elemirio aurait été un plus pour le roman. La vision du « meurtrier » est toujours indispensable dans ces romans là.

  Le remake du conte « Barbe bleue » est vraiment sympathique. Est pris celui qui croyait prendre indique le dicton qui pourrait coller parfaitement au roman. Malgré cette réécriture, je pense que l’auteure aurait pu largement développer son roman. Étoffer un peu la relation entre les deux personnages, enfoncer le clou dans les explications. Bref, en faire quelque chose d’encore plus grandiose. Au-delà ce de remake, Amélie Nothomb propose une très belle réflexion sur l’autre et sur l’amour. Sur le respect, la confiance mutuelle ou encore sur la protection du jardin secret. Deux visions s’opposent, à nous de prendre partie pour l’une ou l’autre.

  La plume d’Amélie Nothomb m’a au final bien plu. Les dialogues mis en place apportent au récit une fluidité intéressante tout comme les chapitres assez courts. Je pense que c’est un style provoquant, assez incisif comme je l’ai dit plus haut. Je pense que je retenterai l’expérience. D’après certains, ce n’est pas son meilleur récit, mais si j’ai déjà pu apprécier celui-là, j’espère aimer un autre roman. Pour vous lancer avec cette auteure, je pense que c’est le bouquin idéal pour tâter le terrain et découvrir sa plume.

Ma note : 7/10.

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