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dimanche 27 août 2017

Chronique : La délicatesse du homard de Laure Manel


La délicatesse du homard de Laure Manel
(Genre : Contemporain).

Editions : Michel Lafon
Prix : 18,95€ (Partenariat)
Date de parution originale : 18 mai 2017

  Résumé : François, directeur d’un centre équestre en Bretagne, découvre, lors d’une promenade à cheval sur la plage, une jeune femme inconsciente au pied d’un rocher. Plutôt que d’appeler les secours, il décide sans trop savoir pourquoi de la ramener chez lui pour la soigner. À son réveil, l’inconnue paraît en bonne santé, mais peu encline à parler. Elle dit s’appeler Elsa mais refuse de répondre à ses questions. Commence alors entre le célibataire endurci et cette âme à vif une étrange cohabitation, où chacun se dévoile peu à peu à l’autre sans pour autant totalement révéler les secrets qui le rongent. Et même si le duo en s’apprivoisant s’apaise, leur carapace peine à se fendre… Qui est Elsa et quelle vie est-elle en train de fuir ?


  Succès de l’autoédition numérique, La délicatesse du homard a été repéré par les éditions Michel Lafon pour être édité en version papier. Bien que le titre soit le même, la couverture a été changée et je la trouve sublime. Tout en délicatesse, dans la mélancolie et la poésie… j’avais hâte de voir ce que ce livre avait dans le ventre. Surtout que l’auteur est française et qu’elle est adorable. Au final, j’ai beaucoup apprécié cette histoire malgré quelques défauts.

  Laure Manel commence son récit avec François et sa découverte d’Elsa allongée près d’un rocher dans la forêt bretonne. Le plus surprenant c’est qu’il ne décide pas d’appeler la police mais de la recueillir chez lui. C’est une réflexion qui pourrait paraître bizarre pour certain. Amener une étrangère dans sa propre maison sans vraiment savoir qui elle est pourrait inquiéter. Pourtant, il faut un début d’histoire et c’est à partir de là qu’on va se rendre compte des secrets qui pèsent sur Elsa. Surtout quand on sait qu’elle s’appelle en fait Axelle…

  Les personnages sont intéressants à suivre. François est un homme célibataire que la vie n’a pas épargné. Il est gentil, un peu bourru et maladroit mais c’est ce qui fait son charme. Son amour pour les chevaux est très agréable à voir tout comme le fait de s’intéresser à Elsa. Je me suis beaucoup retrouvé en lui et dans sa façon de penser. C’est un personnage qu’on arrive bien à cerner et avec lequel on peut facilement s’identifier. J’ai eu un peu plus de mal avec Elsa au début. Peut-être à cause de tous ces secrets qu’elle garde au fond d’elle. On se demande si elle va un jour briser cette carapace pour se dévoiler… ne serait-ce qu’un peu. Et quand elle le fait, c’est à ce moment qu’on la trouve plus attachante. Laure Manel réussit le pari de créer une belle alchimie entre deux personnages secoués par la vie.

  Le rythme de l’histoire est bon. L’auteur choisit d’alterner les points de vue entre Elsa et François afin de créer une belle dynamique. Je pense qu’il n’y a au final pas beaucoup de dialogue (la moitié du roman ou un peu moins), mais ça n’empêche pas à l’histoire d’être intéressante. On est content que les personnages réfléchissent et avancent. Les chapitres sont courts et les 350 pages se lisent très vite parce qu’on est plongé dans l’histoire. Peut-être aurait-il fallu qu’Elsa se livre un peu plus vite ? Mais si elle l’avait fait, peut-être aurait-on reproché à l’auteur un manque de crédibilité dans son récit ?

  J’ai beaucoup aimé cette histoire contemporaine remplie de secrets. Si François cache des choses à Elsa pour se protéger. Cette dernière en fait autant mais avec des secrets encore plus grands. Son histoire est bien racontée, comme celle de François. On a envie d’être derrière eux, de voir que leur couple va fonctionner et qu’ils se libèrent. C’est une chose de repartir de zéro, ça en est une autre de pouvoir y arriver et d’accéder au bonheur. Parce que La délicatesse du homard c’est ça, une histoire avec deux personnages (et d’autres bien sûr) qui tentent de se relever l’un avec l’autre afin de prendre le risque d’être heureux. Et la présence des chevaux comme thérapie ne peut être qu’un plus pour ce récit.

  L’écriture de Laure Manel est simple, sans fioritures et fluide. J’aurais aimé ressentir davantage de choses en lisant son histoire. Je ne dis pas être resté insensible (parce que je ne le suis pas moi-même). Cependant, il m’a manqué ce petit truc en plus qui me permet d’être en totale osmose avec les personnages. Par ailleurs, j’ai beaucoup apprécié la fin, que je trouve très belle et qui permet de repartir sur de bonnes bases. Au final, je ne peux que vous recommander cette histoire. Vous allez être curieux et apprécier Elsa et François. Deux êtres à la recherche d’eux-mêmes ainsi que du bonheur.

Ma note : 7,5/10.

Merci à Camille et aux éditions Michel Lafon pour ce partenariat !

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