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dimanche 29 avril 2018

Chronique : A la lumière du petit matin d'Agnès Martin-Lugand

À la lumière du petit matin
Agnès Martin-Lugand

Editions : Michel Lafon
Prix : 18,95€
Date de parution originale : 29 mars 2018

Résumé : À l’approche de la quarantaine, Hortense se partage entre son métier de professeur de danse et sa liaison avec un homme marié. Elle se dit heureuse, pourtant elle est peu à peu gagnée par un indicible vague à l’âme qu’elle refuse d’affronter jusqu’au jour où le destin la fait trébucher. Mais ce coup du sort n’est-il pas l’occasion de raviver la flamme intérieure qu’elle avait laissée s’éteindre ?


LIVRE COUP DE CŒUR ! À chaque printemps, j’ai rendez-vous avec Agnès Martin-Lugand. Pas personnellement bien sûr, mais avec ses romans et grâce aux éditions Michel Lafon. Cette année ne fait donc pas exception à la règle. J’ai attendu d’être en vacances pour déguster son roman. D’être au calme pour apprécier chaque page, chaque phrase, chaque mot. Comme vous l’avez-vu c’est un coup de cœur. Comme ses romans précédents, je ne peux que vous les conseiller !

Le roman s’ouvre sur une scène touchante et triste : Hortense en recueillement au pied d’un arbre dans le sud de la France… là où reposent ses parents, partis 4 ans plus tôt. Notre protagoniste remonte après à Paris pour retrouver sa routine : son métier de professeur de danse ainsi que sa relation avec Aymeric, marié et père. On se doute donc qu’Agnès Martin-Lugand va aborder certains thèmes. Et qu’on n’en ressortira pas indemne.

Les personnages ont tous un côté qu’on aime… ou qu’on déteste. Hortense est une femme aimée mais pas de la bonne manière. Elle est empêtrée dans son quotidien de professeur de danse et de maitresse avec Aymeric. Je me suis attaché à elle et à sa situation. J’avais envie de la guider dans ses choix et de lui murmurer que La vie est facile ne t’inquiète pas. A la suite d’une blessure, elle va retourner dans le sud pour peu à peu se (re)découvrir. Aymeric n’a pas un capital sympathie élevé. Je l’ai vraiment détesté pour la relation qu’il entretient avec Hortense. De ne pas penser à elle, ni à sa femme et ses enfants. J’ai toujours été sur mes gardes avec lui, j’avais dans la tête qu’une relation comme celle-ci ne pouvait être que néfaste pour les deux protagonistes. Elias est également de la partie… mais je vous laisse le soin de découvrir cet homme. Un homme blessé par la vie, par ses proches, son métier et qui lui aussi souhaite se (re)trouver. Ces trois personnages sont secondés par Bertille, Sandro, Catie et Mathieu. Des personnages essentiels à l’histoire.

Le récit est entraînant : une partie sur Paris, l’autre dans le sud dans la maison familiale d’Hortense, la Bastide. On se plait à découvrir Hortense lorsqu’elle danse, puis lorsqu’elle fait maison d’hôte. Des dialogues intéressants et des introspections bien amenées. Très vite, on se rend compte que le roman est tourné sur les choix. Pour Hortense, faire des choix est nécessaire si elle ne veut pas qu’Entre ses mains le bonheur se faufile. On se sent de mieux en mieux à ses côtés, une renaissance est enclenchée… mais il faut franchir le cap de qui effraie : se l’avouer.

Il est également intéressant d’être du côté de la maîtresse et non de la femme trompée. L’auteur a je crois bien compris le paradoxe entre la femme qui espère quelque chose de cette relation… et celui qui, malgré ses sentiments, ne peut s’y engager. Une relation qu’on pourrait traduire par : Désolé, je suis attendu. J’ai aussi adoré le fait qu’Hortense soit danseuse. C’est un univers peu exploité dans la littérature pour adulte. Le roman aborde également le thème des secrets, de deux êtres déchirés par la vie et de la reconstruction progressive. Des thèmes qui m’ont beaucoup plu et qui sont abordés avec subtilité.

La subtilité, on la retrouve dans la plume d’Agnès Martin-Lugand. On sent que les mots sont choisis, qu’il n’y a pas de place à l’erreur et que tout est délicat : comme la personnalité de l’auteur. On se laisse embarquer par les personnages, par leur histoire et par les conséquences de leurs choix. Sans cesse, j’avais envie d’ouvrir à nouveau mon livre pour les retrouver. Pour retrouver Hortense et la réconforter, pour dire à Elias d’enfin s’exprimer ou pour dire à Aymeric de laisser Hortense vivre sa vie. Le seul point négatif, c’est que je n’ai pas été surpris sur le cheminement de l’histoire. J’ai su dès le début ce qu’il allait advenir. Mais ça ne m’a pas empêché d’adorer cette histoire. Agnès Martin-Lugand reste pour moi la Reine du roman contemporain. Par sa manière de raconter ses histoires, de les porter avec son cœur, de les transmettre avec délicatesse et subtilité. Et surtout, avec l’authenticité qui la caractérise. Vivement le prochain !

Ma note : 9,5/10.

Merci à Camille et aux éditions Michel Lafon pour ce partenariat !

2 commentaires:

  1. Néanmoins, le personnage d'Aymeric, je le comprends aussi. Ce qui m'a agacée chez lui, ce n'est pas tant qu'il soit marié et infidèle, que sa réaction après la blessure. Cette partie-là aurait pu être davantage exploitée dans une narration à la 3e personne ou par une lettre qu'il aurait pu envoyer, je ne sais pas.

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