Ma compagne, mon bourreau de Maxime Gaget. (Genre : Témoignage).
Editions : Michalon
Prix : 17€
Année de parution originale : 2015
.Résumé : Ils sont de grands oubliés, représentent un non-dit au coeur du tabou de la violence conjugale : les hommes battus. Leur parole est souvent tournée en dérision, niée. Maxime Gaget connaît bien cette solitude, ce désarroi face à une brutalité méconnus et ignorée. Un témoignage unique, courageux et poignant qui lève le voile sur l'autre visage de la violence conjugale.
Société
Les hommes
battus : les grands oubliés des violences conjugales
Maxime
Gaget a sorti son livre le 12 février, en homme victime de coups, il livre son expérience douloureuse.
« J’ai été
marqué au fer rouge, choqué par cette violence insensée. La mort a bien failli
me rattraper ».
Maxime Gaget, 37 ans, auteur du livre « Ma compagne, mon bourreau »,
n’épargne pas le lecteur dans ses déclarations. Son ouvrage est publié aux
éditions Michalon le 12 février 2015. Au sein de ce témoignage, il relate sans
crainte sa douloureuse expérience en temps qu’homme battu. Un statut difficile
à faire prévaloir quand la société fait le parallèle entre l’homme et la
virilité.
Maxime est développeur en informatique et parle pour
la première fois à son futur bourreau Nadia, (son nom a été modifié dans le
livre), sur un tchat en 2007. Dès la première rencontre, un sentiment
interpelle le jeune homme. « Quelque
chose m’ordonne de prendre mes jambes à mon cou et de filer loin d’ici, de
fuir ». Jusqu’à son emménagement chez elle, la litote reviendra sans
cesse : « […] toujours ce même
sentiment m’ordonnant de prendre mes jambes à mon cou ! » Il
avouera lui-même qu’ « il y a
quelque chose d’étrange, de magnétique, d’irrationnel dans cette
attirance ». Un béguin qui aurait pu lui coûter la vie.
Pendant 17 mois, pour Maxime, l’appartement de Nadia
est « sa prison de souffrance, de
rage, de colère, de peines et de douleurs ». Elle sait parfaitement
l’isoler de relations amicales et professionnelles. Sa carte bleue personnelle
lui est confisquée. Son téléphone portable est brisée contre un mur. A cause de
retards répétés, il le confie : « je
suis licencié ». « Depuis
que je suis avec elle, je ne parviens plus à être lucide », avoue-t-il
presque avec honte. En plus de l’emprise psychologique, les coups ne tardent
pas à pleuvoir. Des fois sans la moindre raison apparente.
« Pourquoi
a-t-elle fait ça ? Qu’est-ce qui, dans son esprit, a justifié d’en venir
aux mains ? »
Incompréhension, questionnement et introspection. Trois mots qui qualifient
Maxime lors des violences de son bourreau. A cause de « verrous psychologiques » et d’une éducation qui l’ « interdit de lever la main sur une
femme », il reste sans agir. Nadia repousse sans cesse la faute sur sa
victime : « Si tu ne
m’avais pas cherchée, je ne t’aurai pas envoyé à l’hosto, tout ça c’est de ta
faute ! » Les jours, les mois passent et la vie de Maxime devient
une « longue et douloureuse
servitude ». A force de se faire battre, il ne réagit plus aux
agressions. Ainsi, Nadia redouble de violence à son égard : « […] bien souvent, je finis avec un
nombre conséquent d’hématomes aux visages, le nez en sang, des bleus, des
cocards dans tous les sens ». Cloison nasale cassée, oreille déchirée,
pommette lacérée et crane criblé de coups.
En 2009, le calvaire s’arrête. Après une partielle
reconstruction psychologique et des opérations, une instruction s’ouvre. Un
procès sera tenu contre Nadia. « Je
n’aspire qu’à construire ma vie : avoir un travail, une maison, une femme, des
enfants ». Et on lui souhaite sincèrement.