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dimanche 6 novembre 2016

Chronique : Au pays de l'Ailleurs de Tahereh Mafi


Au pays de l’ailleurs de Tahereh Mafi.
(Genre : Jeunesse, Fantastique).

Editions : Michel Lafon
Prix : 16,95€ (Partenariat)
Date de parution française : 13 octobre 2016
Année de parution originale : 2016
Titre version originale : Furthermore.

  Résumé : Avec sa peau pâle et ses cheveux de neige, Alice détonne à Ferenwood, ce monde éclatant où les couleurs sont révélatrices d’un don magique. L’incolore jeune fille de douze ans n’a donc apparemment aucun intérêt, et les habitants de ce lieu en ont fait une paria. Aussi, lorsqu’Oliver lui propose de l’aider à chercher son père, la seule personne qui a toujours cru en elle, Alice accepte. Même si le garçon est son ancien ennemi de classe et que son talent consiste à tromper son monde. Même si, pour retrouver celui qui a disparu trois ans plus tôt, ils devront explorer le dangereux pays de l’Ailleurs… Un endroit où rien n’est ce que l’on croit, et où les pièges pullulent. Un endroit où ils trouveront peut-être plus que ce qu’ils sont venus y chercher.


  Tahereh Mafi est une auteure que j’apprécie beaucoup. Notamment avec sa série « Insaisissable » que j’avais adorée ! Ici, elle nous revient avec un roman middle-grade, comprenez jeunesse. Une histoire qui change totalement de la dystopie qu’elle avait écrite auparavant. On est ici dans le fantastique pur et dur. La couverture réalisée par les éditions Michel Lafon est sympathique. Après ma lecture je comprends enfin pourquoi ce choix éditorial. Il est vrai qu’au final, elle colle bien à l’histoire. Cependant j’ai toujours une préférence pour la couverture originale. Bref, ce n’est qu’un détail. Après avoir refermé le livre, j’ai apprécié dans l’ensemble cette histoire. Mais des défauts sont venus entachés mon ressenti global.

  L’auteure a de suite su capter mon attention dans son récit. On fait la rencontre d’Alice qui est une enfant qui va bientôt avoir 12 ans. Sa maman ne l’apprécie pas tellement, ses petits frères ne se préoccupent pas d’elle et son père est parti sans jamais revenir. Alice ne fait pas la fierté de sa contrée à cause de son absence de couleur. La couleur est pourtant omniprésente à Ferenwood, elle est ce qui donne un sens à la magie. J’ai été curieux de savoir pourquoi Alice n’avait pas de couleur. Si elle avait un peu de magie en elle ou pas. Et comment l’auteure allait l’amener au pays de l’Ailleurs.

  Je dois dire que je ne me suis pas tellement attaché à Alice malgré son jeune âge. Dommage que son évolution ne la rende touchante que vers la fin. Tout au long du livre j’ai trouvé qu’elle n’en faisait qu’à sa tête, qu’elle n’écoutait pas Oliver et ses mises en garde. Qu’elle était parfois égoïste (encore qu’à 12 ans c’est normal) et qu’elle agissait comme si elle avait parfois 6 ans. Une vraie gamine qui fait des caprices. Je pense que derrière ces défauts, Alice est une personne qui cache ses vrais sentiments. Qu’elle ne comprend pas vraiment son véritable don. Ses liens familiaux sont aussi compliqués. Elle est frustrée que sa mère ne l’apprécie pas plus que ça. Surtout qu’en tant que maman, elle devrait forcément l’aimer malgré sa différence. Un personnage central en demi-teinte qui m’a à la fois plu mais pas tant que ça. Dommage qu’on ne comprenne pourquoi que vers la fin. Je vous laisse découvrir Oliver et les autres personnages plus secondaires. Ils en valent la peine.

  Le rythme de lecture aurait pu être plus dense et cadencé. Il y a des longueurs tout au long du roman qui m’ont un peu dérangé. Je pense que les interventions de l’auteure dans le livre ne sont pas essentielles. Au lieu d’intervenir personnellement, elle aurait pu laisser Alice nous livrer ses pensées elle-même. Une cinquantaine de pages pourraient être coupées pour apporter plus de dynamisme. Après les chapitres sont courts et apportent de la fluidité. L’histoire met un certain temps à démarrer mais une fois les 120 pages passées, on ne s’ennuie plus. On part à la découverte, comme Alice, du pays de l’Ailleurs.

  L’univers est assurément le gros point fort du roman. Que ce soit à Ferenwood ou au pays de l’Ailleurs, l’auteure a su m’embarquer dans ces contrées. L’histoire de ces deux villes, l’explication autour de la magie, les règles et les interdictions en Ailleurs. Tahereh Mafi a une imagination impressionnante ! J’ai été séduit je l’avoue. Après, il est vrai que j’aurais aimé encore plus de détails, plus de difficultés pour Alice et Oliver. Mais ce monde appelle à être développé. J’ai aussi apprécié les messages délivrés par l’auteure. Des messages sur la différence, l’amour familial et amical. Ce sont des thèmes qui parleront aux jeunes qui liront le roman.

  La plume de Tahereh Mafi m’a embarqué. Une plume qui appelle à l’imagination, à visualiser toutes ces couleurs, la magie de Ferenwood, les villages de l’Ailleurs. Je me suis laissé porter pour mon plus grand plaisir. Je regrette que le roman soit trop accès jeunesse. Je trouve qu’on perd en intensité. Et la fin est à mon sens un peu précipitée. C’est vraiment dommage. Bref, malgré ses défauts, « Au pays de l’Ailleurs » m’a plu par son univers original. Il est dommage que les points négatifs se placent sur des éléments cruciaux du récit. Je lirai quand même avec plaisir un autre livre de l’auteure. J’espère que sa magnifique plume servira un récit YA ou adulte.

Ma note : 7/10.

Merci à Camille et aux éditions Michel Lafon pour ce partenariat !

La chronique de Momoko pour cette lecture commune : ICI.