Nos dernières chroniques...

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vendredi 12 août 2016

Chronique : Le je de trop - Tome 1 de François Belley


Le je de trop – Tome 1 de François Belley.
(Genre : Science-fiction).

Editions : L’écriveur
Prix : 15€ (Partenariat)
Date de parution originale : 6 juin 2016.

  Résumé : 11 septembre 2022. Pour la première fois en France, un internaute se voit infliger une peine d’un an ferme sans Internet. Plongé jusqu’alors dans la grandeur du monde facile de l’accès – de l’accès au temps, de l’accès à l’information, de l’accès à la connaissance, de l’accès à l’autre, de l’accès à un « Moi » devenu roi –, Larry Jonnes se voit frappé du choc de la déconnexion. Loin du Cloud et des réseaux sociaux, ce game designer dans l’industrie du jeu vidéo découvre l’horreur d’une vie « sans » : l’horreur d’une vie devenue impossible sans son « @ ».


  Un livre gentiment proposé par l’auteur lui-même. Je dois dire que le thème m’a de suite interpellé. Quand on traite d’un sujet autant actuel… je ne peux pas m’empêcher d’être curieux. J’aime voir comment les auteurs abordent ce thème qu’est internet et l’hyper-connexion. François Belley m’a donc eu dans ses filets. Une couverture sans prétention qui ne reflète pas tellement le roman. Dommage pour cet aspect. Le résumé en dit assez pour être tenté et c’est ce qui m’a attiré. Au final, je ressors assez mitigé de ma lecture. Certains aspects m’ont plu mais le bouquin souffre de plusieurs défauts.

  Dès le début on se retrouve avec notre protagoniste Larry Jonnes. Il va apprendre que sa connexion Internet va lui être interdite suite à un Tweet allant contre le gouvernement. On sent chez l’auteur dans ce 1er chapitre une envie directe de mettre en garde. Et je dois dire que c’est bien fait, on se pose des questions sur notre propre société. Une bonne entame qui va se poursuivre lors du 2ème chapitre. Cela amène de la curiosité chez le lecteur pour poursuivre sa lecture.

 Je ne sais pas si c’est le sujet du livre qui veut ça, mais je ne me suis pas du tout attaché aux personnages. Que ce soit Larry ou Alix, je n’ai pas été entraîné dans leur vie. On est juste un peu sensible à leurs difficultés et au fait qu’ils se rencontrent dans le bouquin. Il m’a manqué tout un pan de leur vie quotidienne. Une profondeur qui aurait amené plus de relief, moins de superficialité. Larry et Alix aurait été davantage travaillé et je me serai, peut-être, plus identifié à eux. Mais encore une fois, quand on traite de l’hyper-connexion, c’est le détachement entre la personne réelle et celle sur internet qui est soulevé. Du coup, le problème vient sûrement de là.

  Le rythme du livre est agréable. Au début de chaque chapitre il y a une référence à internet telle que « LOG », « IRL », ou encore « OMG ». Une façon pour l’auteur d’apprendre au lecteur quelques termes de l’internet. Les chapitres sont de taille normale ce qui ne ralentit pas le récit. L’histoire s’enchaîne bien et on voit vite se dessiner la structure du livre. Deux personnages, chacun a un problème, ils vont se rencontrer pour essayer d’un résoudre au moins un… mais le souci c’est que j’aurais aimé un peu plus d’originalité. Que l’auteur prenne des risques, qu’il opère fasse des petits retournements de situation. On n’est pas tellement surpris.

 Le thème du livre est bien traité. On parle d’internet donc, de l’hyper-connexion, d’un gouvernement qui surveille tout sur la toile, jusqu’à interdire les personnes d’accès au web si elles peuvent être une « menace » pour la société. J’ai bien aimé comment l’auteur aborde ces aspects. Il y a beaucoup de référence à notre société actuelle et François Belley les manie avec tact. On voit les répercussions d’un monde aussi connecté et ça fait très peur. Cependant, je pense qu’il a voulu en faire trop. J’aurais préféré un peu plus de recul, de détachement, pour que cette société de 2022 ne prenne pas le pas sur l’histoire en elle-même. C’est trop immersif, on bouffe trop d’informations d’un seul coup et c’est dommage.

  L’auteur a pris le parti d’écrire au passé simple. C’est assez délicat, j’y vais parfois à rebrousse poils, ça m’a notamment dérangé dans les passages narratifs. J’ai trouvé que ça alourdissait parfois le texte et c’est dommage. Sinon son style est très adulte et pour en tant qu’adulte je l’ai trouvé abordable. Je dois dire que la fin ne m’a pas enchanté. Quand j’ai refermé le livre je me suis dit : « Tout ça pour ça, vraiment ? » J’ai eu la confirmation de l’auteur qu’il y aura un tome 2. A voir si je le lirai, pour l’instant ce n’est pas dans mes priorités. A vous de voir si vous souhaitez rentrer dans cette hyper-connexion… vous en ressortirez peut-être fou !

Ma note : 6,5/10.

Merci à François Belley pour ce partenariat !

lundi 8 août 2016

Chronique : À la place du cœur - Saison 1 d'Arnaud Cathrine


À la place du cœur – Saison 1 d’Arnaud Cathrine.
(Genre : Contemporain, YA).

Editions : Robert Laffont
Prix : 16€ (Partenariat)
Date de parution originale : 1er septembre 2016

  Résumé :
Six jours dans la peau de Caumes qui vit son premier amour.
Six jours de janvier 2015 ou la France bascule dans l’effroi.


  LIVRE COUP DE CŒUR ! Je tiens d’abord à remercier la Collection R et son directeur de publication Glenn Tavennec. Un homme ayant un talent évident pour dénicher de belles pépites : « À la place du cœur » en est une assurément. La couverture brodée main est superbe, elle ne manquera pas d’attirer le regard sur les étals des librairies. Cela change énormément des images avec des visages et ça fait du bien. Le résumé rendra curieux quiconque le lira. Je n’ai pas voulu vous en mettre plus. Avoir la surprise de l’histoire est encore mieux ! Au final, cette 1ère saison est une excellente découverte et j’ai adoré ma lecture.

« Je ne sais pas ce qui va arriver mais c’est le plus beau jour de ma vie. Tout simplement parce que je suis prêt à le vivre », page 21.

  Dès le début, l’auteur nous plonge au cœur d’un groupe de lycéens. Une soirée pour un anniversaire, celui de Caumes, notre protagoniste. Un 1er chapitre permettant de présenter les personnages et de montrer leurs liens. On est au centre d’une mixité sociale, de culture et de manières de penser. Il y a ce petit quelque chose en plus qui fait la différence. Qui nous pousse à continuer sans vraiment savoir si ce qu’on lira nous plaira à 100%. Pourtant, tout est réuni dès le début et Arnaud Cathrine amène très vite les rebondissements nécessaires pour faire avancer son histoire.

« Allez, dis-le que tu chies sur ces putains d’arabes qui mettent le pays à feu et à sang, dis-le que tu les foutrais bien tous dehors, dis-le que la race blanche est menacée, crache ton venin, d’habitude tu ne te fais pas prier », page 75.

  J’ai de suite apprécié Caumes, sa manière de penser et d’aborder les choses. Mais je préviens qu’il peut ne pas plaire à tout le monde. Il est parfois vulgaire et il ne lésine pas sur les mots déplacés. Pourtant si on peut être surpris au départ, on se rend compte que ce langage colle au personnage. L’auteur a voulu nous le rendre plus réaliste et ça marche. Caumes est réfléchi, essayant de faire la part des choses dans les situations difficiles. Un jeune homme voulant profiter de la vie sans pouvoir y parvenir pleinement. Le voir avec sa famille, ses amis et sa chérie, permet d’avoir une vue d’ensemble et de mieux l’aborder. Viennent ensuite d’autres personnages : Esther, Théo, Hakim, Kévin et les parents de Caumes. Tous sont placés dans l’histoire pour aborder un pan culturel, social ou psychologique de la société. Et c’est magnifiquement fait !

« Ce que l’histoire nous apprend, au fond, c’est qu’il n’y a pas un enseignement à tirer une bonne fois pour toutes mais des enseignements à tirer au jour le jour », page 143.

  Le rythme du roman est parfait. Le fait de suivre Caumes et son groupe pendant 6 jours apporte une cadence au récit. On sait où on en est, à quelle date se passe tel événement, et c’est bien amené. Ensuite, les chapitres ne sont pas longs et apportent de la fluidité au récit. Arnaud Cathrine amène en plus de l’originalité à l’histoire pour que la lecture se fasse encore plus rapide : certains chapitres ne sont que des dialogues, d’autres sont représentés en conversations Facebook et il y a aussi des phrases chocs. Les dialogues normaux et les réflexions de Caumes sont justement dosés pour amener un réel intérêt du lecteur.

« J’ai honte. Voilà la vérité. Et la honte ne date pas d’aujourd’hui. J’ai honte depuis mercredi matin. Honte d’être amoureux. Honte d'être tout à mon obsession et de n’être pas totalement assailli […] par la sauvagerie qui paralyse mon pays. Impression de ne pas avoir le droit de vivre ça. Est-ce ma faute si le pire et le meilleur sont survenus au même moment ? », pages 170-171.

 Le thème traité est forcément délicat. Parler de l’attentat du 7 janvier 2015 et y amener parallèlement une histoire d’amour naissante… ça avait tout pour être casse gueule. Pourtant, Arnaud Cathrine réussit son pari haut la main. On est immergé dans la vie de Caumes et on voit au fil des heures, au fil des jours, les répercussions que peut avoir cet événement tragique sur sa vie. L’auteur crée une ambivalence entre l’horreur et l’accès au bonheur. Et puis tous les thèmes abordés font réfléchir : l’actualité encore et toujours, les religions, la radicalisation, l’amour, la famille, les opinions de chacun, les a priori et les amalgames. Un roman permettant de se remettre en question soi-même… je vous le garantis !

« J’ai dix-sept ans, la vie devant moi et de la mort partout. Une saloperie d’équation à résoudre », page 242.

  Enfin le style d’Arnaud Cathrine en déroutera plus d’un. J’ai adoré cette écriture percutante, vive, incisive, qui prend aux tripes et qui ne vous lâche plus jusqu’à la dernière ligne. Ça remet en place, ça met une claque et ça permet au lecteur de se rendre compte de la gravité des choses. L’auteur joue avec les mots et le fait avec brio. Les 50 dernières pages prennent à la gorge et on ressort de cette lecture retourné. Il y a des twists qu’on ne voit pas venir et c’est bien trouvé. Que vous dire à part de noter la date du 1er septembre sur vos agendas ! Un livre à lire de toute urgence, à mettre entre toutes les mains… des ados comme des adultes. Je suis content d’avoir pu lire ce livre et d’avoir eu un coup de cœur pour un auteur français. Vivement la saison 2 !

Ma note : 9,5/10.

Merci à Glenn Tavennec et à la Collection R pour ce partenariat !

dimanche 7 août 2016

Chronique : Commençons par l'éternité - Tome 1 de Camille Revlann


Commençons par l’éternité – Tome 1 de Camille Revlann.
(Genre : Romance érotique).

Editions : Publishroom
Prix : 2,99€ (Partenariat)
Date de parution originale : 7 juin 2016

  Résumé : Calie, une jeune femme exubérante et sexy, vit un amour passionné avec Terry. Tout leur sourit. Jusqu’au jour où les obligations professionnelles de Terry vont faire basculer la vie des deux amants. Maxime, le meilleur ami de cette dernière, va l’aider à faire face à ses démons. Calie va-t-elle supporter la situation ?


  Quand l’auteure m’a proposé son roman, je dois dire qu’elle m’a tenté. J’avoue que la couverture n’a pas joué en la faveur du livre. Trop explicite, ne reflétant absolument pas l’ensemble du bouquin. C’est dommage parce que c’est limite provocateur. Le résumé lui, m’a bien plu. J’ai donc eu envie de découvrir le récit pour laisser une chance à Camille Revlann. Au final le roman s’avère être décevant. Je n’ai pas trouvé en cette lecture ce que j’y avais cherché. De plus, le livre possède plusieurs gros défauts.

  Le 1er chapitre avait bien commencé. L’auteure pose ses bases, raconte comment ses personnages se sont connus. Elle a une manière originale de s’adresser presque directement au lecteur à travers Calie, notre protagoniste. Le style ne m’a pas dérangé et heureusement, sinon j’aurais abandonné ma lecture. Mais… là où ça n’a pas fonctionné, c’est que dès le 2ème chapitre il y a une scène de sexe. Et on va les enchaîner, ce qui m’a assez dérangé. Je restais tout de même curieux de savoir la suite.

 En repensant à ma lecture, je ne me suis pas tant que ça attaché aux personnages. Calie est sympathique et on la suit avec plaisir. Il en est de même avec Terry, Maxime et les autres. Cependant, l’auteure ne prend pas le temps d’approfondir ses personnages. Comme j’aurais aimé en apprendre plus sur leur passé respectif. Alors oui, Camille Revlann dévoile les rencontres des amis et des amants. Mais ça s’arrête là. Des souvenirs familiaux, quelques anecdotes bien tournées ou encore des moments clefs auraient été largement mieux. Il y a tout un contexte à créer et à revoir pour que l’histoire soit encore meilleure.

  En ce qui concerne le rythme, il est vrai qu’on ne perd pas son temps. Des scènes hots, quelques moments d’actions et une suite de roman bien plus prometteuse. Pourtant, je me suis un peu ennuyé avec ce que je lisais. Je trouvais les choses répétitives, notamment au niveau des scènes érotiques. Calie se fait effleurer et hop c’est la fiesta dans son bas ventre. Euh non, ce n’est pas super crédible. Et puis je ne sais pas, le scénario aurait pu me surprendre mais même la fin j’y avais pensé en lisant. Du coup, je ressors assez frustré et déçu de ma lecture.

  Au niveau des émotions, je n’ai pratiquement rien ressenti. Je n’ai pas été émoustillé. J’ai trouvé les scènes crues, l’auteure n’a pas assez pris le temps lors de ces moments. Ça manquait de sensualité, de jeu de séduction… tout ce que j’aime dans une bonne romance de ce style. Après il est vrai que j’ai apprécié la Calie retranchée sur elle-même. J’ai davantage ressenti des choses. Encore une fois le scénario de l’histoire se déroule vite et c’est très dommage.

  Le style de l’auteure est sympa. On sent quand même que c’est un 1er roman. Elle se cherche dans son écriture, dans sa manière de tourner les phrases, d’happer le lecteur et c’est normal. En tout cas elle a le mérite d’avoir une plume imagée. La représentation dans l’espace est importante. Bon la fin… sans plus pour moi. Je m’y attendais comme je l’ai dit plus haut et ça ne m’a pas donné envie de lire la suite. Voilà ma chronique sincère. Je sais que l’auteure a plus de succès avec les filles pour son histoire. Elle voulait avoir un avis masculin… en espérant qu’il soit positif, mais c’est raté avec moi. En tout cas, vous devez seul choisir de lire ou pas ce livre.

Ma note : 4,5/10.

Merci à Camille Revlann pour ce partenariat !

vendredi 5 août 2016

Chronique : La Sélection - Tome 4 : L'héritière de Kiera Cass


La Sélection – Tome 4 : L’héritière de Kiera Cass.
(Genre : Dystopie, YA).

Editions : Robert Laffont
Prix : 17,90€
Date de parution française : 7 mai 2015
Année de parution originale : 2015
Titre version originale : The Selection, Book 4 : The Heir.

  Résumé : À dix-huit ans, la Princesse Eadlyn se sent prête à devenir reine. Elle l’est beaucoup moins à trouver un mari, au point que cette idée ne l’a même jamais effleurée. Quand elle consent finalement à ce que ses parents lui organisent une Sélection, Eadlyn voit son quotidien bouleversé par l’arrivée de ses 35 prétendants et la folie médiatique qui l’accompagne. Mais entre les raisons du cœur et la raison d’État, la Princesse va devoir faire des choix, et, au fil des semaines, se prendre à ce jeu dont dépend l’avenir d’Illeá…


  J’ai lu ce bouquin en LC avec Momoko (son blog) et mon binôme Guillaume (son blog). On essaie à chaque fois de se faire cette série ensemble et c’est un toujours un régal. Franchement, quand Kiera Cass a annoncé une suite à la 1ère trilogie « La Sélection », je ne pensais pas la lire. Pourtant mon intérêt a été titillé lorsque j’ai appris que l’histoire se plaçait 20 ans plus tard… avec Eadlyn, la fille d’America et Maxon. La couverture est sympathique même si ma préférée restera celle du tome 3. Elle a le mérite d’être dans le même esprit et c’est bien. Au final, même si ce tome 4 possède de petits défauts, je ressors agréablement surpris (positivement !) de ma lecture.

  Dès le départ on se retrouve vite confronté à la vie de la future Reine. A son environnement, son caractère (bien trempée s’il vous plait !) et à sa famille. L’auteure nous présente ce nouveau contexte, ce nouveau cocon familial et rappelle un peu les événements du passé. C’est un plaisir de retrouver cet univers dystopique qu’on a si bien connu avec America. Ce qui est bien c’est que le lecteur se retrouve vite confronté à la mise en place de la Sélection d’Eadlyn. Et être de l’autre côté de la barrière se révèle être un attrait non négligeable pour l’histoire.

  J’avais lu des avis sur le caractère d’Eadlyn. Qu’elle pouvait paraître hautaine, très sûre d’elle et limite blessante. Oui, c’est une forte tête, elle sait ce qu’elle veut et n’en démordra pas. Mais dès le départ, l’auteure nous habitue à sa psychologie. Elle a une manière de penser, elle a été formatée, presque dès sa naissance à devenir Reine. Du coup ça ne m’a pas du tout dérangé. Je l’ai apprécié dès le départ, l’admirant devant sa ténacité et ses positions arrêtées. Pour moi, Eadlyn est un personnage fort, qui se révèle être une fille au grand cœur… j’en suis persuadé. Vient tout un panel de personnages avec la famille, les gardes, la dame de chambre et les prétendants. On voit d’anciens personnages qu’on retrouve avec plaisir. Des nouveaux (notamment des prétendants) avec qui on sent que ça ne va pas passer. « La Sélection » c’est ça, un maelstrom de gens, autant différents les uns des autres, mais qui forment au final un tout homogène et appréciable.

  J’ai peut-être lu ce livre en une semaine et demie par manque de temps… mais il se dévore. Les chapitres sont courts, Kiera Cass laisse une part importante au dialogue ce qui amène de la fluidité. On se prend au jeu de cette nouvelle Sélection. On se met à la place d’Eadlyn, qui n’en veut absolument pas. On voit les stratagèmes, les diversions pour contenir un peuple en train d’éclater. On peut reprocher un manque d’action. Il est vrai qu’il n’y a pas tellement de surprise. On se contente de suivre la compétition sans qu’il y ait d’éclats. Pourtant la curiosité est là et le roman devient vite addictif. Envie de connaître les prétendants, de voir les réactions d’Eadlyn, de savoir si la mise en scène passe. Donc on lit, on lit et on lit.

  Ce que je reprochais déjà à la 1ère trilogie se confirme encore dans ce tome 4. Kiera Cass n’approfondit pas assez son univers dystopique… c’est fort dommage. On se contente de rester au palais sans vraiment avoir un écho de l’extérieur. On connaît bien sûr plusieurs nouveaux aspects du règne de Maxon, mais c’est trop peu. L’auteure réussit par contre à immerger son lectorat dans la double fonction d’Eadlyn : son travail de future Reine et sa nouvelle expérience dans la Sélection. Cette ambivalence est bien amenée, décrite et on se rend compte du poids porté sur ses épaules.

  L’écriture de Kiera Cass est toujours aussi fluide et accessible. On s’imagine bien les rendez-vous avec les prétendants, les moments dans le château et dans le jardin ou encore les instants filmés. Plus j’avançais dans l’histoire et plus je sentais une évolution avec Eadlyn. Et j’ai aimé ça. La voir grandir, mûrir avec les responsabilités qu’elle doit prendre. Et la fin m’a tué… comment l’auteure a pu me faire une chose pareille. Je lirai avec plaisir le tome 5 pour terminer cette saga. J’ai hâte de le lire et j’espère le faire bientôt. Je préviens tout de même que ce 4ème opus peut ne pas plaire. Notamment avec le caractère d’Eadlyn… mais prendre le risque en vaut je pense, la chandelle.

Ma note : 8/10.

Les chroniques de Momoko et Guillaume pour cette lecture commune : ICI et ICI.

mardi 26 juillet 2016

Chronique : Un merci de trop de Carène Ponte


Un merci de trop de Carène Ponte.
(Genre : Contemporain).

Editions : Michel Lafon
Prix : 16,95€ (Partenariat)
Date de parution originale : 9 juin 2016

  Résumé : S’il fallait décrire Juliette en un mot, « transparente » serait sans doute le bon. Depuis toujours, elle a fait ce que l’on attendait d’elle, mettant de côté ses rêves et celle qu’elle est vraiment. Résultat, à trente ans, elle mène une vie où choisir entre lasagnes et sushis est un événement. Pourtant, au fond d’elle-même, elle sait qu’elle n’est pas cette fille sans personnalité. Heureusement, il n’est jamais trop tard pour devenir soi. C’est ce que va découvrir Juliette au détour d’un merci, un merci de trop. Et elle est loin d’imaginer où cela va la mener.


  Connaissant le parcours éditorial de ce roman, j’étais curieux de le découvrir. Au départ publié par Librinova en numérique, son succès a fait qu’il a pris le chemin du papier… pour être publié chez Michel Lafon. Une couverture accrocheuse et un titre qui peut parler à chacun. Il ne m’en a pas fallu plus pour me plonger dans cette histoire. Au final, je ressors agréablement surpris par cette lecture. Carène Ponte a un certain talent d’écriture.

  On est directement plongé au cœur du récit avec Juliette. Notre protagoniste va faire une décision dans sa vie professionnelle… qui va l’amener à se chercher globalement dans sa vie. Job, amour, caractère et affirmation de soi : tout va changer dans le quotidien de Juliette. Un début percutant, on rigole presque dès les 1ères lignes. Et lire un récit frais et léger ne peut que faire du bien… même si toute une réflexion s’engage par la suite.

  Cette Juliette… qu’est-ce que je me suis attaché à elle. C’est un sacré bout de femme qui ne va cesser d’évoluer dans le roman. On peut au départ penser que le personnage est un cliché des séries B américaines… mais en fait pas du tout. Il se cache derrière Juliette tout un mal être, une envie de se dépasser et de sortir des cases. Elle a le don de se mettre dans des situations cocasses et surprenantes : pour le plus grand plaisir du lecteur qui se bidonnera de rire. C’est un personnage profond, avec un passé travaillé et des perspectives d’avenir identifiées. Autour il y a ses parents, Nina sa meilleure amie et Luc, son voisin de palier. Ce groupe de personnes va permettre à Juliette d’avancer. Et une alchimie se forme dans le récit, bien joué Carène Ponte.

  Le roman se lit à une vitesse folle. Les chapitres sont courts, il se passe tout le temps quelque chose dans l’histoire. Que ce soit au niveau sentimental, professionnel, caractère, situations improbables… Juliette est un vrai sketch à elle toute seule. Grâce à elle, le livre s’avale en 2 jours et on en redemande. Même si certaines situations sont prévisibles (peut-être un défaut dans le livre), en y réfléchissant on se dit que si l’auteure n’avait pas écrit cette scène, on aurait été déçu. Les dialogues aident aussi beaucoup dans la fluidité de l’histoire. Et ici il y en a pas mal : dynamisme assuré !

  Si ce roman peut paraître léger, d’un genre parfois chick-lit et drôle… il n’en est pas moins profond. L’auteure développe des thèmes essentiels, dans lesquels on peut tous se retrouver. Juliette est la fille banale qui veut simplement prendre sa vie en main. Croire en ses rêves n’a jamais fait de mal à personne. Bien sûr, le tout est ici romancé, mais les valeurs et les idées sont là. L’amour, l’amitié, la famille, le travail… c’est un condensé d’une vie quotidienne un peu pourrie qui évolue au fil du récit. Tant de réalisme est à souligner.

  L’écriture de l’auteure est simple. Accessible à tous et parfaitement fluide pour un premier roman. Je regrette peut-être de n’avoir pas ressenti plus d’émotions. J’ai ri certes, mais les scènes touchantes auraient mérité un peu plus de sentiments. Je suis sûr que l’auteure s’améliorera pour son prochain roman. La fin est idéale, un peu prévisible aussi peut-être (j’avoue avoir deviné quelques trucs avant d’avoir refermé le bouquin). Mais ça ne m’a pas dérangé, la fin m’a plu, m’a fait avoir le smile… et j’ai voulu le relire directement (mais pas possible ^^). Un premier roman prometteur qui ravira le plus grand nombre de lecteurs. C’est solide et je suis sûr que cet été, à la plage sur le sable, ce roman jouera très bien son rôle. Je vous le recommande fortement !

Ma note : 8,5/10.

Merci à Camille et aux éditions Michel Lafon pour ce partenariat !

mercredi 13 juillet 2016

Chronique : Le dôme de Mathieu Mériguet


Le dôme de Mathieu Mériguet.
(Genre : Science-fiction, YA).

Editions : Autoédition
Prix : 15,77€ (Partenariat)
Date de parution originale : 30 avril 2016

  Résumé : Ce matin-là, Arthur s’éveille dans un endroit inconnu, loin des draps dans lesquels il s’est endormi la veille. Le jeune étudiant repose sur un banc de pierre, au beau milieu d’une étendue d’herbe. A ses côtés, deux filles et deux garçons gisent de la même façon. En ouvrant les yeux, Arthur découvre les environs. Face à lui, se dresse une vaste bâtisse d’un autre âge. Au-dessus de sa tête, un dôme extraordinaire, d’une hauteur vertigineuse, s’étend à perte de vue. L’averse bat son plein, et bien que cet endroit inspire la méfiance, la nécessité de s’abriter à l’intérieur du château s’impose. Quel mystère cette propriété singulière renferme-t-elle ? Pourquoi Arthur est-il ici, et surtout, quel est cet ouvrage démesuré qui obscurcit le ciel ?


  Connaissant l’auteur pour avoir lu « Pour une liberté », j’avais hâte de découvrir son nouveau roman. J’ai été attiré par la couverture que je trouve sublime. Tout comme par le résumé et le titre qui m’ont rendu curieux. Cinq adolescents qui se retrouvent sous un dôme. Avec un univers bizarre et une maison remplie de mystères… ça ne pouvait que me plaire. Au final même si j’ai apprécié l’histoire, j’ai trouvé pas mal de défauts au roman.

  J’ai beaucoup aimé le début. On se retrouve comme nos personnages un peu perdu au cœur de ce nouvel environnement. On se pose des questions, on explore et on essaie de déchiffrer ce qui ne va pas. Les personnages sont présentés et on sent que chacun a une place sous ce dôme. On est curieux de gratter plus en profondeur pour voir où Mathieu Mériguet va nous amener. Une bonne entame qui permet au lecteur de continuer sa lecture.

  Les personnages sont sympathiques, chacun avec leur caractère. La timide, le narcissique, le gentil, la jolie fille et le sportif. Si au début chacun s’affirme, j’ai vite trouvé que l’auteur s’enfermait dans les clichés. Les personnages ne font aucune remise en question. Ils n’essaient pas d’avancer main dans la main et je les ai trouvés vraiment immatures. A la limite il n’y a qu’Arthur et Sarah qui essaient de temporiser les choses. Il faut vraiment un certain temps aux 5 adolescents pour prendre conscience des enjeux. Que le groupe est plus important que l’animosité ou la jalousie. J’ai aussi trouvé les personnages pas assez développés à mon goût. On en sait très peu sur leur passé, et pas du tout pour certain. C’est assez dommage, ça aurait donné plus de corps et de relief à l’histoire.

  Le rythme est bon. Alors oui, il y a quelques longueurs par-ci par-là, mais ça ne dérange pas à la lecture. Les chapitres ne sont pas très longs. Même si le roman fait 400 pages la mise en page est aérée et on est curieux de découvrir ce qu’il se cache. Ce dôme, cette propriété, ce cimetière, cette femme qui observe les adolescents… pourquoi tant de mystères ? Indice par indice on avance, on se rend compte qu’il y a des choses assez bizarres. De ce côté-là, Mathieu Mériguet a très bien agencé son roman. Les dialogues sont bien présents et ça dynamise bien le roman.

  L’univers est assez fascinant. Je ne vais pas en dire trop pour ne pas spoiler. Mais entre science-fiction et roman historique, Mathieu Mériguet joue sur les genres. C’est une vraie enquête que nous propose l’auteur. On ne sait pas trop sur quel pied danser avec le personnage de Suzanne. Le dôme a ses règles, ses remises à zéro (il faut lire le roman pour comprendre ^^) et sa course contre le temps. Cependant je note un manque d’explication sur le pourquoi. On sait certaine choses mais on ne sait pas tout sur le côté SF. Dommage même si les révélations sont bien trouvées.

 Le plume de Mathieu Mériguet est fluide et accrocheuse. Son style permet d’imaginer l’environnement, les physiques des personnages et tout ce qui entoure ce dôme. Je me suis parfaitement représenté cette histoire. La fin… ah je ne sais pas, mais elle appelle forcément à une suite. On nous laisse le c*l entre deux chaises. S’il y a une suite j’hésiterai à la lire. D’une part parce que cette fin pourrait suffire mais d’un autre côté, il me manque des explications. A voir donc. En tout cas même si le livre possède des défauts, il n’en est pas moins une lecture agréable.

Ma note : 7/10.

Merci à Mathieu Mériguet pour ce partenariat !

vendredi 8 juillet 2016

Chronique : Hanako, fille du soleil levant d'Élodie Loch-Béatrix


Hanako, fille du soleil levant d’Élodie Loch-Béatrix.
(Genre : Jeunesse).

Editions : Milan
Prix : 6,70€ (Partenariat)
Date de parution originale : 15 juin 2016

  Résumé : Des ancêtres japonais, c’est sympa… sauf quand on est inscrite d’office à un cours d’ikebana ! Hanako préfèrerait mille fois passer du temps avec ses amis de 4e, Adam et Chloé, ou savoir ce que lui veut Matt, un beau lycéen. Mais impossible de négocier avec ses parents. Et tout se complique lorsque son père lui interdit de toucher à une mystérieuse boîte. Quel secret peut-il bien lui cacher ?


  Je tiens à remercier l’auteure Élodie Loch-Béatrix pour sa confiance et sa proposition. J’ai été content de découvrir son livre ainsi que son talent. Je n’avais pas entendu parler de ce livre avant de le recevoir. J’ai été tenté par le thème du Japon et par l’histoire d’Hanako. La couverture est mignonne et ne manquera pas d’attirer les plus jeunes. C’est en tout cas une belle découverte, preuve que la littérature jeunesse peut être intéressante.

  L’auteure rentre directement dans l’histoire. Elle nous présente Hanako ainsi que sa famille. Sa vie nous est un peu racontée tout en amenant l’intrigue de manière parallèle. C’est une bonne façon de capter un jeune public. Dans les lectures jeunesses il ne faut pas de temps mort, ni de longueur, le lecteur se désintéresserait de l’histoire. On rencontre également les amis d’Hanako tout comme les personnes qu’elle déteste. Vient très vite le problème crucial : pourquoi l’ikebana et pourquoi une interdiction sur cette mystérieuse boîte ?

  Hanako est une fille qui a du tempérament et ça fait du bien. Elle a parfois son côté plus fragile mais la plupart du temps, on la sent forte. Elle est franche, honnête, un peu chipie aussi et très curieuse. Elle arrive à se mettre dans des situations parfois embarrassantes. Mais elle réfléchit et pour une ado de 13 ans c’est assez mature. Je me suis beaucoup attaché à elle, à ses problèmes et à ses objectifs. On est très vite capté par ses envies. J’ai aussi beaucoup aimé ses parents et ses amis. Ces derniers parce qu’ils vont l’aider sur bien des points. Les premiers pour leur rôle crucial dans l’histoire. L’ensemble des personnages forme une bonne alchimie. Les jeunes lecteurs pourront aisément se repérer et se positionner.

  Le rythme est bon. Élodie Loch-Béatrix progresse dans son récit par étape. On sent que l’histoire est pensée, structurée et bien travaillée. Le roman est composé en chapitres qui ont eux-mêmes des sous-chapitres. Cela permet au lecteur de souffler plus vite. L’intrigue se met vite en place, on se pose vite des questions sur la boîte. On se prête au jeu des manigances et des complots. On devient un petit détective à notre manière. Qu’il y ait en plus deux petites intrigues secondaires est intéressant. Cela permet de souffler pour retourner volontiers à l’histoire principale.

  Le thème du roman est assurément un point fort. Le Japon, la découverte des mots, de l’ikebana, du kendo et de bien d’autres choses encore. Je me suis senti dépaysé et c’était un plaisir de retrouver ma lecture… en sachant que j’allais forcément apprendre des choses. Il est rare qu’une auteure puise dans ce pays là pour agrémenter une histoire. Mais elle le fait avec simplicité et efficacité. La famille, l’amitié, les premiers amours, la jalousie… tous ces sujets sont aussi bien abordés. Peut-être un peu de manière caricaturale, mais ça a le mérite de parler au lecteur. Tout comme de le faire réfléchir.

  La plume d’Élodie Loch-Béatrix est à la portée d’un jeune public. Je pense que dès 9 ans, les enfants pourront facilement lire ce bouquin. Ils se laisseront emporter par les explications et les coutumes japonaises. Et qui sait, peut-être que certains bouts de chou deviendront fan de ce pays. En tout cas j’ai adoré les petites révélations lors du récit. Je ne m’y étais pas du tout attendu. Bravo à l’auteure pour ça parce qu’elle ménage un beau suspense. Un livre jeunesse intéressant donc. Il possède quelques défauts que je n’ai pas soulevés, mais l’histoire y est tellement intéressante qu’on passe au dessus. Une très bonne découverte pour les enfants… et les plus grands.

Ma note : 8/10.

Merci à Élodie Loch-Béatrix et aux éditions Milan pour ce partenariat !