Camille, mon envolée de Sophie Daull.
(Genre :
Témoignage).
Editions : Le
livre de poche
Prix : 6,60€
Date de parution originale : 24 août 2016
Résumé : Camille, 16 ans, a été emportée en quatre
jours par une fièvre foudroyante. Dans les semaines qui ont suivi la mort de sa
fille, Sophie Daull a commencé à écrire. Ecrire pour ne pas oublier Camille,
son regard « franc, droit, lumineux », les moments de complicité ;
l’après, le vide, l’organisation des adieux, les ados qu’il faut consoler, les
autres dont les gestes apaisent. Ecrire pour rester debout, vivre quelques
heures chaque jour en compagnie de l’enfant disparue, endiguer le raz de marée
des pensées menaçantes. Loin de l’épanchement d’une mère endeuillée, Camille, mon envolée est le récit d’une
résistance à l’insupportable, où l’agencement des mots tient lieu de programme
de survie.
Cette chronique va être
difficile à faire. J’ai acheté ce livre il y a un peu plus d’une semaine sur un
coup de tête. J’ai lu le résumé et le 1er chapitre, les mots de
cette mère m’ont embarqué… et j’ai voulu en découvrir plus sur son histoire
familiale. J’avoue aussi que la couverture m’a happée et qu’elle représente
bien le roman. Je ne lis pas souvent de témoignage. Pourtant ici, cela m’a paru
être une évidence. Une lecture bouleversante que je ne regrette pas d’avoir
fait.
Sophie Daull, la mère
de Camille, attaque son récit et vous retourne directement le cœur. L’auteure
ne mâche pas ses mots et rentre dans le vif du sujet. C’est ce que j’ai
apprécié avec ce récit. On dit les choses et on les dit franchement. Pas de besoin
de broder, d’ajouter du superflu… de toute façon les témoignages n’en ont pas
besoin. Malgré cette brutalité de départ, j’ai eu envie de savoir comment,
pourquoi, Camille est décédée. Cela peut paraitre déplacé voir malsain, mais on
ne peut qu’être curieux de connaître la suite des événements.
Comment ne pas s’attacher
aux personnages de ce récit réaliste. Bien que Camille ne soit pas présente physiquement
dans le récit, on ne peut que s’attacher à cet ange parti trop tôt. Une adolescente
qui n’a pas eu le temps de vivre pleinement sa vie, ses amours, ses amitiés et
de profiter comme il se doit de ses proches. On s’attache forcément à la maman,
narratrice de l’histoire. Mais aussi au papa et aux personnes présentes pour
les soutenir. On ne peut pas imaginer à quel point la perte d’un enfant peut
faire souffrir. Surtout de cette manière brutale et soudaine. Le lecteur se
place de manière extérieure et en même temps, il est au cœur du récit. Se
plaçant derrière les parents de Camille, comme une main qu’il tendrait en signe
de réconfort.
Comme je l’ai dit plus
haut, l’auteure n’y va pas par 4 chemins et retrace la vie de Camille avant son
décès. Quelques jours avant sa mort et une dizaine de jours après. Sophie Daull
alterne également entre le présent et le passé : le moment où elle écrit
pour se souvenir puis, le passé avec sa fille. C’est un choix narratif
intelligent qui permet de lire vite… tout comme les chapitres courts. Le
lecteur se pose évidemment plein de questions sur le décès de Camille. Il voit
également l’évolution de ses parents lors des phases dans le présent.
Le livre est un
concentré d’émotions brutes, incisives, percutantes. Le lecteur est en colère,
triste, dubitatif, choqué, plein de doutes et d’espoir. La lecture ne sera pas
facile, soyez en sûr. Sophie Daull aborde le thème du deuil d’une bonne manière
en faisant de ce livre quelque chose de non larmoyant. On aimerait refaire le
monde, on se pose inévitablement des questions qui commencent par « et si ? »…
mais on compatie, sans vraiment savoir si on fond de nous, on aurait réagit
avec autant de force et de sagesse. En tout cas c’est un livre qui fait
réfléchir sur nos propres comportements.
Le style d’écriture de
Sophie Daull vous prend à la gorge, vous fait tomber dans un tourbillon de
sentiments qui vous perturbe. C’est tellement fort qu’on est obligé à un moment
donné de se protéger contre cette tristesse. L’auteure n’hésite pas à insister
sur des points, à faire des phrases courtes et percutantes. Le style peut
paraître décousu et dérangeant mais c’est ce qui fait la force du roman. En
tout cas si vous avez l’habitude de lire des témoignages, celui-ci saura vous
donner ce qu’il a dans son cœur… de la colère, de l’espoir et même beaucoup d’amour.
La couverture me donne envie depuis un petit moment, et ton avis me confirme mon impression que ce roman est une source d'emotion.
RépondreSupprimerOui une très grande source d'émotions... j'espère qu'il te plaira :)
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