À la lumière du petit matin
Agnès Martin-Lugand
Editions : Michel Lafon
Prix : 18,95€
Date
de parution originale : 29 mars 2018
Résumé :
À l’approche de la quarantaine, Hortense se partage entre son métier de
professeur de danse et sa liaison avec un homme marié. Elle se dit heureuse,
pourtant elle est peu à peu gagnée par un indicible vague à l’âme qu’elle
refuse d’affronter jusqu’au jour où le destin la fait trébucher. Mais ce coup
du sort n’est-il pas l’occasion de raviver la flamme intérieure qu’elle avait
laissée s’éteindre ?
LIVRE COUP DE CŒUR ! À chaque printemps, j’ai
rendez-vous avec Agnès Martin-Lugand. Pas personnellement bien sûr, mais avec
ses romans et grâce aux éditions Michel Lafon. Cette année ne fait donc pas
exception à la règle. J’ai attendu d’être en vacances pour déguster son roman.
D’être au calme pour apprécier chaque page, chaque phrase, chaque mot. Comme
vous l’avez-vu c’est un coup de cœur. Comme ses romans précédents, je ne peux
que vous les conseiller !
Le roman s’ouvre sur une scène touchante
et triste : Hortense en recueillement au pied d’un arbre dans le sud de la
France… là où reposent ses parents, partis 4 ans plus tôt. Notre protagoniste
remonte après à Paris pour retrouver sa routine : son métier de professeur
de danse ainsi que sa relation avec Aymeric, marié et père. On se doute donc qu’Agnès
Martin-Lugand va aborder certains thèmes. Et qu’on n’en ressortira pas indemne.
Les personnages ont tous un côté qu’on
aime… ou qu’on déteste. Hortense est une femme aimée mais pas de la bonne
manière. Elle est empêtrée dans son quotidien de professeur de danse et de
maitresse avec Aymeric. Je me suis attaché à elle et à sa situation. J’avais
envie de la guider dans ses choix et de lui murmurer que La vie est facile ne t’inquiète pas. A la suite d’une blessure, elle va retourner
dans le sud pour peu à peu se (re)découvrir. Aymeric n’a pas un capital
sympathie élevé. Je l’ai vraiment détesté pour la relation qu’il entretient
avec Hortense. De ne pas penser à elle, ni à sa femme et ses enfants. J’ai
toujours été sur mes gardes avec lui, j’avais dans la tête qu’une relation
comme celle-ci ne pouvait être que néfaste pour les deux protagonistes. Elias
est également de la partie… mais je vous laisse le soin de découvrir cet homme.
Un homme blessé par la vie, par ses proches, son métier et qui lui aussi
souhaite se (re)trouver. Ces trois personnages sont secondés par Bertille,
Sandro, Catie et Mathieu. Des personnages essentiels à l’histoire.
Le récit est entraînant : une
partie sur Paris, l’autre dans le sud dans la maison familiale d’Hortense, la
Bastide. On se plait à découvrir Hortense lorsqu’elle danse, puis lorsqu’elle
fait maison d’hôte. Des dialogues intéressants et des introspections bien
amenées. Très vite, on se rend compte que le roman est tourné sur les choix.
Pour Hortense, faire des choix est nécessaire si elle ne veut pas qu’Entre ses mains le bonheur se faufile. On se sent de mieux en mieux à ses
côtés, une renaissance est enclenchée… mais il faut franchir le cap de qui
effraie : se l’avouer.
Il est également intéressant d’être du
côté de la maîtresse et non de la femme trompée. L’auteur a je crois bien
compris le paradoxe entre la femme qui espère quelque chose de cette relation…
et celui qui, malgré ses sentiments, ne peut s’y engager. Une relation qu’on
pourrait traduire par : Désolé, je suis attendu. J’ai aussi
adoré le fait qu’Hortense soit danseuse. C’est un univers peu exploité dans la littérature
pour adulte. Le roman aborde également le thème des secrets, de deux êtres
déchirés par la vie et de la reconstruction progressive. Des thèmes qui m’ont
beaucoup plu et qui sont abordés avec subtilité.
La subtilité, on la retrouve dans la
plume d’Agnès Martin-Lugand. On sent que les mots sont choisis, qu’il n’y a pas
de place à l’erreur et que tout est délicat : comme la personnalité de l’auteur.
On se laisse embarquer par les personnages, par leur histoire et par les
conséquences de leurs choix. Sans cesse, j’avais envie d’ouvrir à nouveau mon
livre pour les retrouver. Pour retrouver Hortense et la réconforter, pour dire
à Elias d’enfin s’exprimer ou pour dire à Aymeric de laisser Hortense vivre sa vie.
Le seul point négatif, c’est que je n’ai pas été surpris sur le cheminement de
l’histoire. J’ai su dès le début ce qu’il allait advenir. Mais ça ne m’a pas
empêché d’adorer cette histoire. Agnès Martin-Lugand reste pour moi la Reine du
roman contemporain. Par sa manière de raconter ses histoires, de les porter
avec son cœur, de les transmettre avec délicatesse et subtilité. Et surtout,
avec l’authenticité qui la caractérise. Vivement le prochain !
Ma
note : 9,5/10.
Néanmoins, le personnage d'Aymeric, je le comprends aussi. Ce qui m'a agacée chez lui, ce n'est pas tant qu'il soit marié et infidèle, que sa réaction après la blessure. Cette partie-là aurait pu être davantage exploitée dans une narration à la 3e personne ou par une lettre qu'il aurait pu envoyer, je ne sais pas.
RépondreSupprimerOui je n'ai pas aimé sa réaction non plus...
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