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mercredi 29 mars 2017

Chronique : J'ai toujours cette musique dans la tête d'Agnès Martin-Lugand


J’ai toujours cette musique dans la tête d’Agnès Martin-Lugand.
(Genre : Contemporain).

Editions : Michel Lafon
Prix : 18,95€ (Partenariat)
Date de parution originale : 16 mars 2017

  Résumé : Yanis et Véra ont la petite quarantaine et tout pour être heureux. Ils s’aiment comme au premier jour et sont les parents de trois magnifiques enfants. Seulement voilà, Yanis, talentueux autodidacte dans le bâtiment, vit de plus en plus mal sa collaboration avec Luc, le frère architecte de Véra, qui est aussi pragmatique et prudent que lui est créatif et entreprenant. La rupture est consommée lorsque Luc refuse LE chantier que Yanis attendait. Poussé par sa femme et financé par Tristan, un client providentiel qui ne jure que par lui, Yanis se lance à son compte, enfin…


  LIVRE COUP DE CŒUR ! Comme chaque année depuis 3 ans, j’attends le roman d’Agnès Martin-Lugand avec une grande impatience. La majorité ont été des coups de cœur et celui-ci ne fait pas exception à la règle. J’ai toujours une petite appréhension en commençant ses histoires. Peur de ne pas retrouver ce que j’avais aimé la fois précédente. Peur aussi de ne pas retrouver les mêmes sentiments éprouvés. Pourtant à chaque fois, je me fais berner… et j’adore ça ! J’avoue ne pas être totalement fan de la couverture. Je vous avoue également que je n’avais pas lu le résumé avant de débuter ma lecture. Je fais confiance à l’auteur et avec Momoko, ma comparse de lecture, on a bien fait.

  L’auteur démarre fort dès le début avec un prologue assez bizarre. On suit un homme sortant de l’atelier d’architecte de Luc et Yanis. L’homme en question croise sur son chemin Véra et ses enfants, se rendant au travail de son mari (Yanis). Ce point de vue m’a mis mal à l’aise, comme si j’étais en train d’épier cette petite famille. Mais ça a le mérite d’intriguer et de rendre curieux. L’histoire commence ensuite. On fait la rencontre de Véra, Yanis, leurs enfants, Luc, Charlotte et Tristan. Comment vous dire que dès les 40 premières pages, j’ai ressenti les choses intensément. Et j’ai même failli avoir ma larme ! Chapeau à Agnès Martin-Lugand pour ça.

  Les personnages m’ont tellement touché. Surtout Véra et Yanis en ayant leur deux voix dans le roman. Véra est une femme exquise, amoureuse, sensuelle, altruiste… elle donne tellement aux autres. Et son bonheur est communicatif. La voir entourée de sa famille et de ses amis, c’est tellement gratifiant, énergisant. C’est la femme qui fait des choix audacieux, qui a le sens des priorités et qui sait observer. Yanis est un homme profondément bon, touchant par son côté enfantin et par son manque de confiance. Ces deux là ont fait battre mon petit cœur. Surtout avec la scène de la rencontre et ce rituel où ils se murmurent : « J’ai toujours cette musique dans la tête ». Luc, Charlotte, les enfants (surtout Joachim) ou encore Tristan sont des personnages à découvrir absolument. Tous sont creusés, approfondis pour en devenir presque réel… et c’est ce qui est si bon avec les histoires de l’auteur.

  Lorsque je lisais, je n’avais pas envie de m’arrêter. Même si les chapitres sont un peu longs, les mots s’avalaient et se dégustaient. L’alternance des points de vue donne au récit cette fluidité qui lui va bien. J’ai pensé au départ que le roman était un peu lent, que tout était peut-être trop facile pour nos personnages… mais au final, Agnès Martin-Lugand distille des indices dans son histoire. Des éléments qui nous font dire que c’est bien plus compliqué que ça en a l’air en surface. On s’imagine plein de choses, même le pire. Surtout quand on est du point de vue de Véra et qu’on ne dispose pas de celui de Yanis : grande frustration. En fait, l’auteur prépare son terrain pour la suite. C’est comme si on était au sommet d’une montagne et que d’un coup, on était poussé dans le vide.

  Les sujets abordés par l’auteur sont tellement intéressants et vrais. Elle nous parle d’amour, de famille, d’amitié, d’ambition professionnelle et surtout de choix de vie. Ce sont des thèmes bien traités, avec une réelle réflexion autour de chacun d’eux. Comment un couple au sommet de leur bonheur peut-il dégringoler aussi bas à cause de sacrifices ? Est-ce que ces sacrifices en valent-ils vraiment la peine ? En écrivant la chronique, j’ai certaines phrases qui me reviennent en tête. Des phrases touchantes, émouvantes, qui m’ont limite fait pleurer parce que c’est d’un réalisme fou. Tout comme d’une sincérité folle. Les personnages sont vrais et ne se cachent pas, c’est là toute la force des romans de cette auteure française.

  Est-ce que je parle de la plume d’Agnès Martin-Lugand ? Oui forcément, pour ceux n’ayant pas encore lu les ouvrages de l’auteur. Une plume qui vous transporte littéralement dans le quotidien des personnages. Vous voyez les scènes comme dans un film : vous voyez Véra chuchoter à Yanis du bout des lèvres « J’ai toujours cette musique dans la tête. Vous voyez Yanis remettre une mèche de cheveux de Véra derrière son oreille… Ce côté visuel amène forcément un fort ressenti émotionnel. Et c’est grâce à son style que l’auteur nous procure tout ça. La fin m’a beaucoup plu même si j’ai eu assez peur. Agnès Martin-Lugand signe encore une fois un roman sincère, beau et touchant. Une histoire sur les choix d’une vie, sur l’évolution d’une carrière et sur la volonté qu’on y met à la réussir. C’est un roman différent de ce qu’elle a pu écrire… mais c’est toujours aussi bien ! Vivement le prochain, merci Agnès !

Ma note : 9,5/10.

Merci à Camille et aux éditions Michel Lafon pour ce partenariat !

La chronique de Momoko pour cette lecture commune : ICI.

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