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lundi 3 octobre 2016

Chronique : Camille, mon envolée de Sophie Daull


Camille, mon envolée de Sophie Daull.
(Genre : Témoignage).

Editions : Le livre de poche
Prix : 6,60€
Date de parution originale : 24 août 2016

  Résumé : Camille, 16 ans, a été emportée en quatre jours par une fièvre foudroyante. Dans les semaines qui ont suivi la mort de sa fille, Sophie Daull a commencé à écrire. Ecrire pour ne pas oublier Camille, son regard « franc, droit, lumineux », les moments de complicité ; l’après, le vide, l’organisation des adieux, les ados qu’il faut consoler, les autres dont les gestes apaisent. Ecrire pour rester debout, vivre quelques heures chaque jour en compagnie de l’enfant disparue, endiguer le raz de marée des pensées menaçantes. Loin de l’épanchement d’une mère endeuillée, Camille, mon envolée est le récit d’une résistance à l’insupportable, où l’agencement des mots tient lieu de programme de survie.


  Cette chronique va être difficile à faire. J’ai acheté ce livre il y a un peu plus d’une semaine sur un coup de tête. J’ai lu le résumé et le 1er chapitre, les mots de cette mère m’ont embarqué… et j’ai voulu en découvrir plus sur son histoire familiale. J’avoue aussi que la couverture m’a happée et qu’elle représente bien le roman. Je ne lis pas souvent de témoignage. Pourtant ici, cela m’a paru être une évidence. Une lecture bouleversante que je ne regrette pas d’avoir fait.

  Sophie Daull, la mère de Camille, attaque son récit et vous retourne directement le cœur. L’auteure ne mâche pas ses mots et rentre dans le vif du sujet. C’est ce que j’ai apprécié avec ce récit. On dit les choses et on les dit franchement. Pas de besoin de broder, d’ajouter du superflu… de toute façon les témoignages n’en ont pas besoin. Malgré cette brutalité de départ, j’ai eu envie de savoir comment, pourquoi, Camille est décédée. Cela peut paraitre déplacé voir malsain, mais on ne peut qu’être curieux de connaître la suite des événements.

  Comment ne pas s’attacher aux personnages de ce récit réaliste. Bien que Camille ne soit pas présente physiquement dans le récit, on ne peut que s’attacher à cet ange parti trop tôt. Une adolescente qui n’a pas eu le temps de vivre pleinement sa vie, ses amours, ses amitiés et de profiter comme il se doit de ses proches. On s’attache forcément à la maman, narratrice de l’histoire. Mais aussi au papa et aux personnes présentes pour les soutenir. On ne peut pas imaginer à quel point la perte d’un enfant peut faire souffrir. Surtout de cette manière brutale et soudaine. Le lecteur se place de manière extérieure et en même temps, il est au cœur du récit. Se plaçant derrière les parents de Camille, comme une main qu’il tendrait en signe de réconfort.

  Comme je l’ai dit plus haut, l’auteure n’y va pas par 4 chemins et retrace la vie de Camille avant son décès. Quelques jours avant sa mort et une dizaine de jours après. Sophie Daull alterne également entre le présent et le passé : le moment où elle écrit pour se souvenir puis, le passé avec sa fille. C’est un choix narratif intelligent qui permet de lire vite… tout comme les chapitres courts. Le lecteur se pose évidemment plein de questions sur le décès de Camille. Il voit également l’évolution de ses parents lors des phases dans le présent.

  Le livre est un concentré d’émotions brutes, incisives, percutantes. Le lecteur est en colère, triste, dubitatif, choqué, plein de doutes et d’espoir. La lecture ne sera pas facile, soyez en sûr. Sophie Daull aborde le thème du deuil d’une bonne manière en faisant de ce livre quelque chose de non larmoyant. On aimerait refaire le monde, on se pose inévitablement des questions qui commencent par « et si ? »… mais on compatie, sans vraiment savoir si on fond de nous, on aurait réagit avec autant de force et de sagesse. En tout cas c’est un livre qui fait réfléchir sur nos propres comportements.


  Le style d’écriture de Sophie Daull vous prend à la gorge, vous fait tomber dans un tourbillon de sentiments qui vous perturbe. C’est tellement fort qu’on est obligé à un moment donné de se protéger contre cette tristesse. L’auteure n’hésite pas à insister sur des points, à faire des phrases courtes et percutantes. Le style peut paraître décousu et dérangeant mais c’est ce qui fait la force du roman. En tout cas si vous avez l’habitude de lire des témoignages, celui-ci saura vous donner ce qu’il a dans son cœur… de la colère, de l’espoir et même beaucoup d’amour.

2 commentaires:

  1. La couverture me donne envie depuis un petit moment, et ton avis me confirme mon impression que ce roman est une source d'emotion.

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    1. Oui une très grande source d'émotions... j'espère qu'il te plaira :)

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