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jeudi 19 février 2015

Chronique : Que ta volonté soit faite de Maxime Chattam


Que ta volonté soit faite de Maxime Chattam. (Genre : Thriller).

Editions : Albin Michel
Prix : 21,90€
Année de parution originale : 2015

  .Résumé : Bienvenue à Carson Mills, petite bourgade du Midwest avec ses champs de coquelicots, ses forêts, ses maisons pimpantes, ses habitants qui se connaissent tous. Un véritable petit coin de paradis… S’il n’y avait pas Jon Petersen. Il est ce que l’humanité a fait de pire, même si le Diable en a peur. Pourtant, un jour, vous croiserez son chemin. Et là… sans doute réveillera-t-il l’envie de tuer qui sommeille en vous.


  .Je tiens à remercier mon amie de m’avoir prêtée le nouveau Maxime Chattam. En plus d’être nouveau, il était pour moi le 1er livre que je lisais de cet auteur. Dans le genre, il est un peu le Stephen King à la française et ça fou direct la frousse ! En tout cas, la couverture prend tout son sens quand on connaît l’histoire. Concernant le résumé, je ne l’avais pas lu, je n’avais que des bribes de paroles de ce que m’avait dit mon amie. J’ai passé un bon moment malgré quelques points qui m’ont dérangé.

  .Le début est accrocheur parce qu’on se retrouve dans l’incompréhension. On a un avant-propos où une personne nous parle. Ensuite le chapitre 1 où on va suivre un petit garçon et son papa. Et le deuxième chapitre, on retourne avec la personne qui s’adresse directement à nous. Je me suis évidemment posé un max de questions. Qui est cette personne qui s’adresse au lecteur ? Pourquoi faire intervenir une bribe d’histoire et repartir sur une narration directe ? Je ne savais plus, j’étais perdu, mais on se rend bien compte que rien n’est laissé au hasard.

  .Les personnages… en fin de compte, je ne me suis pas attaché au personnage central du roman. En fait, je m’y suis attaché mais de manière négative. Je l’ai détesté, d’une haine aussi profonde que l’enfer. Jon est sadique, manipulateur, pervers sexuel, il est le diable incarné. Son personnage est complexe tant il est au final travaillé. Dès le début, on ne peut que lui en vouloir et le haïr. Après on a son fils Riley, qu’on va rencontrer dans le 1er chapitre. Il va vivre un moment traumatisant dans sa vie. On le retrouvera vers la moitié du roman et c’est un enfant qui a su me toucher. On a aussi le chérif, Jervis, qui va tenter d’élucider tous les sévices commis à Carson Mills. C’est un homme droit dans ses baskets, humble et déterminé qui est autant essentiel que Jon et Riley. Puis d’autres personnages plus secondaires mais qui auront un rôle important. Les tantes de Jon, Rakel et Hanna, son père, Ingmar et le pasteur Alezza. Les personnages sont le tout dans cette histoire, le ciment, la chair et le sang.

  .Le rythme de l’intrigue est bon. Une fois passée les deux premiers chapitres, on retourne en arrière. On va suivre le passé de Jon, jusqu’à la naissance de Riley. On va revenir aux origines du mal, à comment Jon se purge de ses excès de violences et de perversion sexuelle. Il se passe beaucoup de choses dans cette bourgade. Des choses pas très clean, pas très nettes, pas très conventionnelles. Sexe, viol, drogue, prostitution… et j’en passe. Cependant même si le rythme est bon, il ne se passe rien de très important dans l’intrigue. On va suivre les méandres du personnage de Jon, l’enquête de Jarvis et quelques autres points de vue. C’est ce qui amène ce côté prenant par la diversité des points de vue. L’intrigue elle avance, doucement mais surement, jusqu’à chuter terriblement.

  .Je me suis parfois demandé si Maxime Chattam était dérangé psychologiquement. Faire subir à ses personnages des atrocités pareilles, c’est culoté. Cependant, il a réussi à instaurer un climat de peur, de tension et de mystères. C’est une ville où Jon fait des choses de manière cachée, de manière détournée. C’est ce climat sombre qui permet au lecteur d’être capté et d’être pris par l’histoire. Au fur et à mesure, il défait des nœuds, fait des retournements de situation et vous êtes impressionnés de lire autant d’un coup. La seule chose que je pourrais lui reprocher, c’est qu’il fait trop de description inutile. Un coup le ciel, un coup le sol, un coup les pas qui grincent sur la neige… faut pas abuser !

  .Son style d’écriture est excellemment bon ! Parfois, il y a très peu de dialogues mais cela n’empêche pas le lecteur d’être emporté. Les dialogues sont un plus pour lire encore plus vite. Sa narration à la troisième personne amène un plus pour découvrir les personnages. Et elle permet au lecteur d’avoir une longueur d’avance. Sinon la fin on en parle ? WTF, c’est quoi cette fin de dingue. Genre, je me suis pris ça dans la figure à 22h30 et j’en ai frissonné, je vous jure. L’auteur, où le personnage qui s’adresse au lecteur lui permet de se rendre compte d’une chose incroyable. Je ne m’attendais tellement pas à ça que j’ai été sur le cul… scotché par cette moralité que l’envie de dormir m’a passé légèrement. Bref, lisez ce livre, prenez-vous en plein la tête avec Jon, et soyez surpris par cette fin très… spéciale !

.Ma note : 8/10.

lundi 20 octobre 2014

Chronique : Le Palais des Ombres de Maxence Fermine


Le Palais des Ombres de Maxence Fermine. (Genre : Contemporain).

Editions : Michel Lafon
Prix : 19,95€ (Partenariat)
Année de parution originale : 2014

  .Résumé : Paris, dans les années 1960. Nathan Thanner, trentenaire taciturne et discret qui ne vit que pour ses marionnettes confectionnées dans le secret de sa boutique, voit sa vie bouleversée par une lettre de son père auquel il ne parle plus depuis vingt ans. Cet ex-romancier à succès, dont la rumeur veut qu’il soir devenu fou, lui annonce son décès et l’héritage qu’il lui lègue : l’énigmatique maison où il vivait reclus, Le Palais des Ombres. Mais, même dans la mort, Hugo Thanner reste un être fuyant et mystérieux, à l’image de cette demeure diabolique qui semble se jouer de Nathan. Commence alors pour le jeune homme un inquiétant jeu de pistes dont l’issue pourrait le changer à jamais…


  .Maxence Fermine est un auteur dont j’avais eu des échos positifs, sans toutefois me pencher sur ses ouvrages. C’était donc l’occasion de le découvrir ainsi que sa plume, dans son retour à la littérature générale. Je dois dire que la couverture et vraiment jolie et elle reflète parfaitement l’ambiance du roman. Et puis elle fait référence à la pièce centrale du bouquin qui est « Le Palais des Ombres ». Le résumé m’avait tenté mais je dois vous avouer qu’au commencement du livre, je ne m’en rappelais plus. Totales surprises donc ! J’ai passé un excellent moment de lecture.

  .Ce que j’ai apprécié avec ce récit c’est que l’auteur ne s’attarde pas sur les fioritures… je m’explique. Maxence Fermine va droit au but et se contente de narrer son histoire de manière concise et précise. C’est ce que j’ai adoré, parce qu’on rentre directement dans le vif du sujet et de ce fait, le résumé est très vite balayé pour passer à autre chose. Chose qui m’a énormément plu, c’est que l’auteur prend le parti d’écrire un journal intime, le journal de Nathan, son personnage principal. Et ce qui est fort, c’est qu’il nous fait oublier totalement que c’est l’écriture d’un journal. On est pris dans ses mots et on se contente de lire une histoire. C’est donc un très bon début !

  .En ce qui concerne les personnages, on voit que l’auteur a voulu mettre le paquet sur son personnage principal et il a bien fait. Nathan est un personnage très attachant qui au fil de sa quête va l’être de plus en plus. Il nous livre ses angoisses, ses peurs, mais aussi ses doutes, ses moments de joie et de plénitude. Nathan est quelqu’un de solitaire, qui va peu à peu s’ouvrir grâce à la découverte du Palais des Ombres et de l’histoire de sa famille. Il se pose des questions et on s’en pose à notre tour… Vient à côté son père, Hugo, qui même mort, ne laissera pas son fils tranquille pour autant ! Hannah quant à elle, amène ce côté légèreté au roman et ça contrebalance aussi l’esprit sombre du récit. Mais il faut noter que Le Palais des Ombres est un personnage à part qui vous entraînera dans des mystères et des peurs qu’il faudra percer à jour.

  .Le rythme est excellent. Comme je l’ai dit précédemment, l’auteur va droit au but, nous explique les choses d’une manière concise et précise. De ce fait on avance vite et bien. Les chapitres sont courts ce qui amène encore du punch au récit. Mais le rythme est aussi très psychologique. On se pose sans cesse des questions. Que ce soit sur Le Palais des Ombres, sur Nathan, sur la personne qui le suit sans cesse sans se faire voir et même sur le manuscrit caché par son père. C’est un roman où vous en voudrez toujours plus et où vous allez avoir envie de retourner dans cette demeure lugubre. Sans cesse appelé par son aura sombre et mystérieuse.

  .Ce que je regrette cependant, mais je suis peut-être exigeant, c’est qu’on ne passe pas plus de temps au sein du Palais. Alors certes, je comprends les réticences de Nathan. Cette maison est hantée et est habitée par une étrange malédiction. Mais j’aurai aimé avoir plus peur, frissonner davantage que ce que j’ai pu déjà ressentir. Toutefois, le filon est bien exploité et il faut reconnaître que Maxence Fermine a une imagination débordante de bonnes idées. Son histoire tient la route, on est sans cesse curieux d’en connaître plus. Tout est cousu avec minutie et précision, de telle sorte qu’on ne saura pas le fin mot de l’histoire avant de la découvrir.

  .L’écriture de l’auteur est aussi très particulière et c’est ce qui m’a charmé dès le début. Je pense qu’avec un autre écrivain, cette histoire serait passée pour banale alors qu’au final elle ne l’est pas. Il a une écriture dans la retenue, comme si il ne voulait pas en dire trop. Son style est poétique, quasi lyrique, comme si on prenait de la hauteur à chaque mot et qu’on ne redescendait que pour le final. Justement cette fin… même si elle m’a surpris, je m’attendais à quelque chose de plus gros. A quelque chose de plus explosif ou de spectaculaire. Mais je me rends compte, que la fin n’est que la suite logique au récit et qu’elle aboutit sur un autre cap pour Nathan.

  .Pour une première avec Maxence Fermine, je dois dire que c’est une réussite. Sa plume est envoutante et captivante tellement elle chante. Ses personnages sont attachants et le récit est très prenant par les questions qu’on peut se poser. Et puis, on peut ressentir beaucoup d’émotions grâce au choix qu’a fait l’auteur de relater l’histoire comme un journal intime. C’est donc, pour Maxence Fermine, un excellent retour dans le monde de la littérature générale.

.Ma note : 8/10

La chronique de Guillaume pour cette Lecture Commune : ICI.

Merci à Camille et aux éditions Michel Lafon pour ce partenariat !